Intentionnel : fait avec intention - prémédité - volontaire
Tout commence par une exposition collective, une douzaine de photographes nantais à Bitch, une friche du centre-ville. En appréciant le travail de l’autre, les liens se tissent et se resserrent.
Il restera toujours cette référence à l’objet photographique, la matière, la texture. Nos discussions, nos envies et notre travail tournent toujours vers l’édition et le tirage.
Le collectif intentionnel est un rapprochement de créateurs focalisé sur le médium photographique dans sa dimension tangible, tactile. Si l’art est une chose mentale, elle est en fin de compte une proposition formelle. C’est en assumant ces deux dimensions que le travail collaboratif souligne l’importance de la matière, de l’objet final qui provoque l’émotion, l’expérience.
Membres - Un regroupement d’individualités
Le collectif est actuellement un binôme. Ce n’est ni un objectif ni une contrainte. C’est juste un commencement, un début, qui peut nous amener à nous agrandir.

Photo Cécile Clos
Laurent Deuxlanoe
Je tourne. Je vire. Je louvoie. La ligne droite est une pure utopie pour moi. Curieusement, c’est le doute qui m’entraine, me fait avancer. Jamais du premier coup, ma trace est emplie de repentirs.
Je ne sais pas comment c’est venu. Ça s’est affaissé en moi. Il a fallu que j’arrête la photographie pour mesurer mon besoin impératif de créer. Après avoir repris, j’admets maintenant être photographe.
La base de départ de ma pratique est la photographie du réel. Il faut que je me frotte au monde, à sa dureté. Par sensibilité, par vécu, je vois sa violence. En réaction, je propose une forme, changeante, différente selon les projets, mais toujours porté par ma pensée.
Le monde est vaste. Il est aussi multiple. Le mien est tout autant un terrain de lutte sociale, politique qu’un espace mystique, symbolique. Sans contradiction aucune, je suis tout à la fois syndicaliste et je tire le tarot de Marseille. Ce sont ces expériences qui nourrissent mes projets, mes photos.Pour moi, rien n’est figé, définitif. Je continue de rechercher la personne que je suis.
Ryszard Swierad
"C’est tellement beau quelqu’un qui marche tout seul… ”
Redécouvrir les choses de la vie, les voir autrement…
Comme si la vie et la mémoire affluaient à la surface des images de Ryc'ho Ryszard Swierad. En créant ses images à partir de "traces de présence", d'"objets abandonnés" ... c’est tout un travail de mémoire que l’artiste réalise.
Des chantiers navals de Concarneau à New York en passant par la Loire et la Pologne, Ryc'ho nous raconte l'histoire de ses rencontres. Sentir et voir peu à peu des objets inertes ou abandonnés s’animer, palpiter, comme s’ils prenaient vie… S’émouvoir à les voir sans savoir exactement pourquoi, comme si l’on retrouvait tout à coup une sensation oubliée et pourtant nouvelle… Le trouble de la vie, de la mémoire… " Saint-Bernard des objets ” et de bouts de nos vies, Ryc'ho Ryszard Swierad les sauve de l’oubli, les rend à leur nature, et nous livre des traces de notre histoire et de notre humanité.
Anne Hélias